Quand on parle de voyage au long court et que l'on décide de dormir un peu à « l'aventurier» autrement dit bivouaquer dans un refuge, une tente, sous un tarp (une bâche servant à vous protéger de la pluie) ou tout simplement dehors il vous sera nécessaire d'emporter un sac de couchage adapté.
Je dis adapté car vous imaginez très bien que selon votre destination il y aura une influence sur le choix du sac de couchage. Cet élément à la fois essentiel et vital ne doit pas être pris à la légère.
Je parle en connaissance de cause car lors de mon une sortie dans l'Aude en plein mois de Janvier je n'avais pas réfléchit suffisamment sur ce sujet (il faisait super bon en journée) et la nuit fût froide et je n'avait pour seul compagnon un sac de couchage 10 degrés confort (Le S10 Down de Décathlon). Cette nuit là il a gelé. Cette erreur dangereuse aurait pu mal tourner.
Heureusement, j'avais eu le reflex « couverture de survie » ( une vraie pas le timbre poste que l'on veut vous vendre ) et « tapis de sol » ce qui m'a permis d'attendre le matin après une longue nuit de solitude sans atteindre l'hypothermie... Dans un cas, comme celui là on se dit mais « qu'est-ce que je suis idiot » pour ne pas être grossier... En plein mois de Janvier partir (même dans des petites montagnes) avec un sac de couchage ayant cette faible capacité thermique est une idiotie sans nom. Mais c'est avec les expériences bonnes et moins bonnes que l'on apprend même si parfois c'est à ses dépends. C'est pourquoi, au travers de cette expérience personnelle je tiens à vous interpeller sur ce sujet.
Pour commencer à travers ce « test/retour d'expériences/conseils », je souhaite démystifier un sujet : le sac de couchage « passe partout et parfait » n'existe pas! On ne peut pas imaginer avoir un sac de couchage servant à la fois pour la montagne (même en été) et pour les zones tempérées. C'est pourquoi il vous faudra si vous décidez de fréquenter des zones hétéroclites d'investir dans deux voire trois sac de couchages différents. Bien sûr que cela à un coût (qui peut vite être conséquent) mais que voulez-vous la sécurité et le bien être n'est pas forcément chiffrable (et vous vous rattraperez en supprimant votre abonnement canal satellite par exemple ).
Si vous ne fréquentez pas de zones très froides, le bon compromis consiste à opter pour un 0 degré confort et un 10 degrés confort pour les zones tempérées. Avec cela, vous emporterez ce que l'on appel un « sac à viande ». Ce sac à viande n'est pas fait pour transporter votre steak haché pour le repas du midi mais bien pour vous y mettre dedans. La viande dans l'histoire c'est vous !
Ce « sac » est fait généralement en soie pure. Vous l'insèrerez au besoin dans votre sac. Il vous apportera environ une augmentation de température d'environ 5 degrés s'il fait bon (moins s'il fait froid) ce qui peut tout changer ! Les avantages sont multiples d'adopter un sac à viande.
Outre le fait d'apporter une amélioration dans la conservation de votre chaleur, ce sac va vous permettre d'éviter de salir votre duvet et c'est lui que vous laverez (à froid) ce qui prolongera la vie de votre sac de couchage! On peut imaginer aussi qu'une nuit chaude ne nécessite pas un sac de couchage. Dans ce cas, le sac de soie fera office d'un mini sac de couchage! Surtout qu'un sac à viande ne pèse que quelques grammes. J'ai opté pour celui de décathlon il faut le dire pour le coût intéressant (le Sarco L pour 25 €).
Pour ceux et celles désirant affronter des températures plus froides, un sac de couchage avec un confort se trouvant vers les -10 voir -15 peut être un bon choix. Optez dans ce cas toujours pour un duvet de grande qualité car à ces températures l'eau liquide n'est jamais très présente. Au delà de ces températures il existe des sacs pouvant permettre de dormir dans de bonnes conditions. Une chose est sûre, ces sacs sont très coûteux et mieux vaut se tourner vers un spécialiste des sorties « grands froids » avant de se lancer dans telles aventures très périlleuse pour votre survie. Dans le très haut de gamme, vous pouvez regardez du côté de la marque Triple Zéro. Made in France et qualité au rendez-vous !
Vous vous êtes décidé ? Vous penser qu'un sac de couchage pouvant dormir confortablement à 0 degré est indispensable à votre sortie ? Commençons par la taille, un sac de couchage doit être ni trop grand ni trop petit sous peine de courir un risque en termes de chaleur. Un sac trop grand sera dur à réchauffer par votre corps alors qu'un trop petit ne vous couvrira pas complétement et risque d'être compressé par l'intérieur d'où une baisse de la température. N'hésitez pas à demander de faire déballer le sac au magasin et regardez son gonflant. Vous préférerez également un sac type « sarcophage » pour optimiser la gestion de la chaleur. Continuons notre achat en regardant les étiquettes et en tentant de les déchiffrer. Sur la housse, on nous parle de « Confort, risque et extrême » comment déchiffrer et éviter de tomber dans des pièges.
Si l'on réfléchit un peu sur ces différents termes on peut se dire que confort « on va bien dormir » risques « on risque d'avoir un peu froid » et extrême « on va avoir froid ». C'est un peu près ça sauf que si vous pensez dormir avec des températures proches de 0 degré il faut ABSOLUMENT retenir le degré «confort».
En application depuis le 1.01.2005, la norme DIN « DIN EN 13537 » permet une réglementation homogène entre les producteurs de sacs de couchage européens. D’après la norme EN 13537 on distingue trois indications de température pour les conditions d’utilisation normales :
Toutes ces valeurs sont indicatives. Elles sont à considérer comme un minimum raisonnable, pour un homme de taille standard, en bonne forme physique et habillé (sous-vêtements secs, chaussettes larges).
Cet homme a installé son duvet dès que possible, il sait qu'il faut entrer dans un sac de couchage après l'avoir longuement secoué, avoir fait un peu d'exercices et s'être rassasié. Il sait qu'il est important de bien fermer la collerette et de serrer la capuche.
Il ne respirera pas dans le sac, et saura prendre une position de couchage sur le côté et légèrement repliée. Pour les nuits les plus froides, il n'hésitera pas à mettre une gourde d'eau chaude comme bouillotte dans son sac et saura laisser à proximité une gourde pour éviter de sortir en cas de grand froid pour uriner...
A noter que ces valeurs sont établies à l'abri du vent et isolé du sol.
Si on a froid, le problème est complexe. Il faut améliorer l'isolation du sol et porter des sous-vêtements secs. L'utilisation d'une couverture de survie peut être une solution mais la contrepartie sera gênante : il risque d'y avoir une condensation importante dans votre sac (humidité). Attention de ne pas trop se couvrir dans le sac de couchage au point de compresser le duvet de l'intérieur ce qui aura pour conséquence une perte d'isolation de ce dernier.
Au contraire, si on a chaud dans un sac de couchage, il suffit de relâcher les cordons ou d'ouvrir plus ou moins la fermeture.
Sur le marché se trouve deux types de matières pour les sacs de couchages. On parle soit de duvet ou de synthétique. Le duvet est constitué de plumes de canard ou d'oie alors que le synthétique...de fibres synthétiques. Le duvet a cet avantage d'être plus chaud avec un poids et un taux de compression bien meilleur que le synthétique. Cela veut dire que pour un duvet 0 degré confort vous n'aurez qu'à porter (pour le mien) 1180 grammes alors que le synthétique pèsera 1700g!
Ces chiffres sont issues de mes propres mesures sur un S0 Down (le duvet) et un S0 (le synthétique)de décathlon. Le 0 degré Down est un très bon duvet pour un prix abordable (env 100€) alors que le S0 est lui à 60 € et est plus propice en zone humide.
J'ai déjà dormis avec le S0 Down dans des endroits très frais et je confirme que l'on peut dormir confortablement à 0 degrés.
Les deux matières ont des avantages et des inconvénients suivez le guide :
Avantages
Inconvénients
Avantages
Inconvénients
Au final, le choix entre un sac de couchage en duvet et un sac synthétique dépendra de votre budget et de votre pratique de la randonnée (sortie humide ou froide et sèche?). Il ne faudra pas par exemple acheter un duvet bas de gammes sous peine de déception.
En conclusion sur le choix de la matière, je conseille le sac en plumes (en dehors des milieux humides) pour son meilleur rapport poids/isolation/encombrement et son confort. Toutefois, si le prix vous rebute, optez pour un sac synthétique qui remplira aussi ses apports thermiques mais avec un poids et un volume plus conséquents.
Je le disais un peu plus haut, avec mes sacs de couchage, j'opte toujours pour un tapis de sol. Ce tapis à deux avantages.
Le premier qui peut s'avérer vital est l'isolation thermique entre vous et le sol. La perte thermique de votre corps est considérable par le sol pensez y avant de vous assoir par exemple pour manger dans la neige en montagne. Comment cela fonction ? Le principe est de garder de l'air entre le dormeur et le sol ce qui permet l'isolation.
Le second est plus personnelle, il s'agit du confort. Un matelas vous apportera un confort non négligeable et vous permettra tout simplement de mieux dormir et de vous sentir mieux!
Ces deux avantages sont variables selon différents paramètres. On peut bien évidemment citer l'épaisseur du tapis de sol. Plus il est épais, plus il sera isolant est confortable (en théorie). Rentre également en jeux le type de matelas. On y trouve les matelas :
Les gonflables basiques. Légers et prenant pas de places dans le sac, ils sont plus longs à gonfler et crèvent plutôt facilement ce qui les rends inutiles par la suite alors que l'auto-gonflant même crevé vous protègera un peu grâce à sa mousse présente à l'intérieur. A épaisseur égale, les gonflants isolent moins que les auto-gonflants.
Pour le choix de votre matelas de sol, vous en trouverez à tous les prix de 5€ (pour les mousses) à plus de 100€ pour les auto-gonflants ou les gonflants. Le bon compromis doit être trouvé entre poids/encombrement/isolation.
Nous avons utilisé les Quéchua A200 pendant deux années. Après deux ans d'utilisations ils ont tous les deux été repris par la garantie Décathlon. Nous recommandons donc moyennement ces matelas de sol. A ce jour, nous avons misé sur des gonflants isolés avec une fibre de la marque Exped. L'avantage de la marque c'est qu'elle propose des ustensiles pour gnfler le matelas autrement que par la bouche et ça, c'est un sacré tour de force !
Pour mon confort personnel, je rajoute à mon sac + tapis de sol un petit oreiller gonflable. L'astuce à Florence pour avoir un oreiller est de gonfler sa poche vide d'air qui contient son sac de couchage utilisé pour diminuer l'espace pris par son sac de couchage. J'ai aussi la même poche vide d'air qui permet vraiment de gagner de la place en aspirant l'air du sac de couchage.
On remarquera toute l'importance d'un sac de couchage et de son tapis de soleil qui sont des éléments quasi indissociable. Je vous invite à la plus grande prudence avant de vous lancer dans des zones froides ou qui pourraient le devenir brusquement (montagnes...) sans qui vous y pensiez. La seule question à se poser est : A quelle température minimum puis-je être exposé et vous pourrez en prenant une marge d'erreur supérieur choisir le bon matériel et comme d'habitude est bon matériel coûte souvent chère mais s'il est utilisé souvent vous l'amortirez sur des années. Je vous souhaites à toutes et à tous d'excellents bivouaques!
Sportivement, Loïc.