La Grande Traversée du Jura à VTT de Mandeure à Saint-Claude, 250 km de liberté !
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Il y a quasiment un an, nous partions pour notre périple Alpins où nous allions faire 1100 kilomètres et passer quelques cols somptueux comme le Grimselpass ou le Grand Saint Bernard qui du haut de ses 2461 mètres nous en avait fait baver ! Cette année, du fait de mon changement d'emploi, il n'y aura pas tout de suite du temps pour un périple de trois semaines. C'est pourquoi, lors de mes courtes vacances, nous pensions organiser une petite virée ! Justement, depuis un moment déjà, trois lettres nous trottent dans la tête : GTJ...

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Panorama paysage du jura

GTJ peut signifier pleins de choses comme hors contexte comme : Grosse Traversée Jubilatoire ou encore Grande Trouvaille du Jeudi...que nenni dans notre tête cela signifie bien-sûr Grandes Traversées du Jura ! Si je le mets au pluriel ce n'est pas sans intention car ces grandes traversées s'effectuent au choix : à cheval, à pied, en raquette, en ski de fond, à vélo ou à VTT. Comme vous le remarquez tout ces engins n'ont pas de moteur thermiques et c'est bien là tout l'intérêt ! Je vous invite à aller visiter le site de cette association qui depuis 1992 œuvre pour la mise en place de ces parcours mais aussi pour la valorisation des voyages à déplacement doux et le développement des territoires traversés. Pour nous, le choix de l'engin est tout choisi : ce sera le VTT* !

* : Si vous êtes sur le site www.partir-en-vtt.com, je pense que vous auriez pu vous en douterRigolant.

Bref, entre temps, nous devons aussi déménager ce qui ne nous laisse très peu de temps pour la préparation. Heureusement, nous commençons à maîtriser les rouages d'une telle sortie itinérante et c'est le samedi soir (après le déménagement) que nous préparons les vélos (ajout des portes bagages Axiom rear disk, accrochage des sacoches Vaude Acqua back plus pour Flo et sacoches MSX pour Loïc...) pour partir le lendemain (autant dire à l' « arrache ») ! Le calendrier est donc serré et c'est peu dire ! Pourtant ce soir, j’écris sur mon petit calepin, dans une tente perdu dans une campagne dans le département du Doubs, ce qui veut dire que nous sommes déjà sur les traces de cette mythique GTJ !

Panneau de la Grande Traversée du JuraLe départ de la GTJ est un petit village se prénommant Mandeure et ce dernier se situe à côté de Montbéliard (train) et c'est vers 10 heures que nous démarrons, après bien-sûr une visite de l'incroyable que dis-je, du majestueux théâtre Gallo-Romain qui se situe à deux minutes du départ. Même si ce dernier est enterré, on imagine tout de même la splendeur originelle de l'édifice et des 40000 personnes assissent ainsi que l'ambiance qui devait y régner. Le soleil est présent, ce qui nous permet d'être en forme moralement avant le départ. Le panneau de la traversée nous accueil et donne des indications sur celle-ci. Pour sûr, ce ne sera pas du gâteau car le Jura n'a beau pas être les Alpes, les montées et les descentes sont appelées à nous faire transpirer. D'ailleurs pas très loin, la grimpette commence et qui dit grimpette dit aussi et souvent « poussette » ! Il n'aura pas fallu longtemps pour que les deux compères poussent et se rendent compte de leur embonpoint (nous parlons des bagages ici non des pousseurs non mais!) Langue tirée.

 

Jour 1 : Du théâtre Gallo-Romain de Mandeure à Saint-Hippolyte (34 km, 960 m de dénivelé, 2 étapes du guide)

Le ton est donné, la GTJ promet 9500 mètres de dénivelés positifs (pour l'intégrale), qu'on se le dise, les mollets vont chauffer. Nous arrivons sur un plateau où le chemin nous offre un terrain de jeu empli de racines. Plus loin, un belvédère, nous offre une première vue pas désagréable bien qu'un peu trop urbanisée. La direction pour cette journée est donnée et elle s'appelle, Saint-Hippolyte et il s'agit de la seconde étape d'un topo-guide spécialement créé pour cette traversée VTT. D'ailleurs, nous ne pouvons que le recommander car sa qualité et ses conseils pour ne pas se perdre ainsi que ses petits focus sur les particularités des secteurs traversés sont excellents. Le chemin est très bien balisé mais il y aura des moments d'hésitations soyez-en sûr ! Nous entamons la seconde étape en direction encore et toujours de Saint-Hippolyte. Elle s'annonce plus dure que la précédente, plus longue aussi. En effet, 8 kilomètres de montées nous attendent et la chaleur va faire en sorte de nous faire suer à grosses gouttes. Avril et Mai semblent être des bons mois d'ensoleillement dans ces contrées mais chut, ne le dites à personne. Attention tout de même en Avril car si l'année a été enneigée, vous risqueriez d'être fort embêté face au mètre de neige qu'il pourrait y avoir dans certains secteurs ! Cette année fût pauvre en neige (surtout en fin de saison) et c'est pour cela que nous nous engageons si tôt dans cette GTJ Sourire.

Thêatre gallo romain à Mandeure

Panorama sur le theatre Gallo-Romain

La montée est effectivement longue et dure mais la GTJ se mérite et il faudra pousser sur ses pédales pour trouver un coin où dormir ce soir. Un coin oui mais où ? Un endroit où nous ne dérangerons personne et où nous pourrons planter notre tente pardi ! L'avantage de partir en autonomie, c'est la liberté que cela offre, la liberté de s'installer le moment où l'on en a assez ou que l'on trouve un coin idéal, face aux Alpes par exemple... Mais revenons en à la montée car nous pédalons encore mais l'ascension est aidée par le fait qu'il s'agit pour la plus grosse partie d'une petite route très peu fréquentée par les voitures.

Fort de 1870 dans le doubsNous arrivons à une particularité, un fort dans la montagne construit en 1870. Nous posons les vélos pour y jeter un œil. Il est immense et possède de multiples pièces incroyablement vastes. Il faudrait une après-midi pour le visiter et une bonne lampe de poche. Nous nous promettons de revenir le voir un jour tant il est impressionnant. Ensuite, le chemin continue en zig-zag tout en montant vers la tour carrée qui est comme son nom l'indique carrée ! Là-haut, une grosse bataille opposant résistants de la 2nde guerre mondiale et Allemands eu lieu et plus loin un grand monument leurs rend hommage.

Juste à gauche de ce monument se trouve un petit sentier que nous empruntons. Il descend sur 1,5 kilomètres avant de poser pied à terre pour une grosse poussette. Nous décidons de monter un vélo à la fois, un pousse pendant que tente salewa dans un champsl'autre tire le guidon de l'engin. C'est aussi ça l'avantage d'être à deux ! La suite est sympathique et la descente s'annonce. Technique, cette descente passe sous de superbes falaises puis une route nous emmènera aisément à Saint-Hippolyte. Pour autant, nous ne souhaitons pas poser notre tente à proximité de cette ville et nous continuons en entamant un peu la troisième étape qui commence évidemment par une bonne montée Clin d'œil. Nous poserons notre tente dans un champ à proximité d'une ferme (Vauchamp) où nous pensons passer une bonne nuit. Je dis « pensons » car le terrain est en pente et après avoir mangé un bon repas salvateur à base de purée, la pluie se précise et ne cessera de tomber qu'à 8 heure du matin le lendemain ! La tente Salewa que nous avions achetée durant notre périple Alpin résiste bien aux assauts successifs de cette pluie intense mais la pente fait que d'un côté, un dormeur touche un peu la paroi extérieure et la conséquence est sans appel : l'eau rentre légèrement dans la tente. Rien de dramatique en soit car le reste de la semaine est annoncé magnifique !

 

Jour 2 : De Vauchamp au bois de la biche un passage par les gorges du Doubs aussi somptueux que difficile! (50 km, 1720 m de dénivelé, 3 étapes du guide),

Vététiste habillé pour la pluieLa nuit mouvementée laisse place à un matin grisâtre et humide et nous en profitons pour nous munir de la veste de pluie Vaude, et du pantalon afin de ne pas être trempés. Il faut se réchauffer et la montée (et oui encore elle!) sait le faire très bien. Bientôt, nous passerons le col en montant sur le chemin où une rivière temporaire s'écoule. Pour sûr cette pluie va transformer plus d'un chemin en piste boueuse et glissante ce qui n'est pas forcément de très bon augure ! Prévoyez donc pour cette GTJ des pneus avec des crampons assez prononcés pour ne pas trop souffrir des zones humides (présentes même en été). Nous arrivons enfin à Montandon dont nous vous passerons les blagues que nous avons pu sortir entre temps...Nous fantasmons alors sur un croissant et un thé bouillant et n'avons plus d'eau.

Vététiste habillé pour la pluieNous pensons trouver un bistrot dans ce village mais par malheur, rien, même pas une fontaine à l'église ou au cimetière. Nous décidons alors de continuer jusqu'au prochain lorsque nous croisons une dame en vélo. Un petit bonjour et une demande de renseignements sur l'eau et finalement, elle nous invite à en prendre chez elle. Un grand merci ! Elle nous dit aussi qu'au prochain village (Trevillers), il y aura tout ce qu'il nous faut pour nous ressourcer : boucherie, fromagerie et épicerie !

C'est motivés par nos ventres que nous continuons en direction de ce fameux village avec pour y arriver tout de même une petit grimpette dans une superbe forêt. Comme prévu, nous faisons une fois arrivés au dit village le plein de provisions. Arrêtez-vous à la fromagerie qui fait un comté à tomber par-terre ! La piste continue vers Fessevillers en pleine forêt où un petit chemin fort humide nous attendra. C'est tout de même un régalSourire. Le temps commence à s'éclaircir mais tout le monde ne cesse de nous dire que nous sommes « vernis » car le beau temps est annoncé pour le reste de la semaine. Prenez-vous y tôt pour réserver un créneau météo car les places sont chères !

 

Rivière (doubs) gorgesMidi passe et la faim se fait sentir (surtout après une grosse montée) et à 900 mètres d'altitudes, nous posons nos fesses sur un cailloux avant de redescendre vers les gorges du Doubs où nous traverserons la frontière Franco-Suisse à Goumois. La descente comme prévue est superbe et nous arrivons très rapidement en Suisse où aucun douanier ne nous accueillera. Ils ne s'attendent pas à voir des « GTJistes » à cette période ou peut-être était-il l'heure de l'apéro ?Rigolant. Nous trouvons le Doubs pour une étape clé de la GTJ et surtout très difficile. Annoncée avec 880 mètres de dénivelés positifs, l'arrivée au bois de la biche n'est pas gagnée. Pour autant, nous nous engageons et suivons le cours d'eau Doubs qui va petit à petit nous faire entrer dans ses gorges mythiques et vertigineuses. Le début du parcours est plutôt tranquille et nous commençons à prendre peur car il faudra bien monter un jour ou l'autre.

Le coin est impressionnant et les falaises splendides, certainement un des plus beau passage de cette GTJ. Plus loin, nous passons un pont pour de nouveau passer en France et c'est à ce moment que la montée se précise. D'abord sur route puis sur chemin de terre, les grimpettes se font de plus en plus difficiles. Doucement mais sûrement est encore une fois le dicton à employer en cette fin de journée. Nous tirons la langue et poussons de longues phases. Le chemin très boueux n'arrange rien.

Les vélos sont lourds et la montée n'en finie plus. Heureusement, de très belles vues s'offriront à vous durant cette ascension. Nous sommes assez haut, le chemin se resserre et il devient dangereux de rouler sur le vélo car la chute n'est pas permise, nous poussons donc et essayons au maximum d'être prudent. Sur ce parcours se trouve les échelles de la mort qui étaient autrefois utilisées par des contrebandiers. Elles auraient été aussi utilisées pendant la guerre pour mettre à l'abri quelques Juifs. Malheureusement, la fatigue nous fait louper ces dernières. Plus loin, nous reprenons le vélo pour monter via des grands virages. La fin est proche mais il faudra donner encore du sien pour passer la crête et arriver au bois de la biche. Nous sommes au bout du rouleau et pensions trouver refuge dans un petit hôtel mais celui-ci est fermé le lundi ! Nous avons la tente mais nous aurions aimé une petite douche...et par chance, plus loin une dame nous héberge dans sa chambre d'hôte pour 55€ petit déjeuner compris. La nuit, une douche salvatrice et le petit déj' seront pour sûr réparateurs !

 

Jour 3 : Destination Morteau alias la malédiction de la saucisse (33 km, 580 m de dénivelé, 2 étapes du guide),

La nuit fut bonne bien qu'un peu trop courte pour récupérer de la terrible ascension de la veille. Nous conseillons fortement cette chambre d'hôtes recommandée par le guide routard « Chalet les Grillons ». Au petit matin, nous nous relançons (avec un petit mal de fesses)Rigolant en direction du belvédère de la cendrée (300 m AR à pied) d'où nous aurons une somptueuse vue sur la vallée du Doubs...enfin une mer de brouillard !

Bélvèdere de la cendrée

Belvédère de la cendrée

Ensuite, un merveilleux petit chemin passe sous la falaise tout en descendant où pendant quelques minutes nous prenons réellement notre pied ! Puis, nous retrouvons une route pour monter jusqu'à Fournet-Blancheroche et continuons vers ce plateau où de nouveau une traversée de champs nous attends.

Il y a 18 passages VTT à passer à travers ces champs et il est assez difficile de les passer avec les bagages car la largeur est juste. Nous nous arrêtons à chaque passage ce qui est assez fatigant mais le coin est superbe et est sublimé par le soleil flamboyant de la journée. La suite doit nous faire redescendre vers le Doubs en passant par le village « Le Pissoux » où nous pauserons nos montures pour manger. Le repas frugal fini (plus de pain et pas grand chose à manger), nous nous lançons et retrouvons plus loin le Doubs.

Ici, il paraît que c'est « la Mecque » du pêcheur à la truite. Le prochain point d'intérêt s'appelle le Saut du Doubs, alias les chutes du Niagara du Doubs... Si je dis cela en ironisant, c'est parce que j'ai un jour pu voir une publicité pour ce saut où le photomontage exagère de plusieurs (dizaines ?) de mètres la hauteur de ce saut. Pour autant, lors de la descente du chemin, un très joli point de vue s'offre à nous en direction du fameux saut qui est fort joli mais qui n’a rien à envier aux cascades du hérisson ( département du jura), mise à part son débit. La descente continue et un croisement propose de s'approcher du saut. Nous acceptons l'invitation même si elle nous coûtera une bonne poussette au retour !

Saut du doubs vu de près (cascade)Saut du doubs vu de loin (cascade)A l'arrivée, le saut est quand même chouette, une petite pause s'impose ! La poussette est dure et quelques gouttes (litres pour moi) de sueur plus tard, nous atteignons une route puis un chemin qui nous emmènera bientôt à Morteau. Malheureusement un peu plus loin alors que Flo est derrière moi, j'entends un « craque » et je me doute que quelque chose ne va pas. Sa patte de dérailleur arrière vient de lâcher et le dérailleur est remonté dans ses rayons (problème récurrent chez les vététistes). Nous n'en avons pas une de rechange mais dans notre malheur, la chance nous sourit car à Morteau, il y aura un vélociste. Nous sortons de la GTJ pour descendre sur la route du dessous où nous pousserons une demi-heure avant de trouver un réparateur qui nous changera l'ensemble (patte + dérailleur) car le dérailleur était bien tordu...

Sur le Lapierre Tecnic 700, d'origine, il y a un XT Shadow mais nous ferons monter un SLX (gamme en dessous) car ces pièces valent chères ! Flo s'allégera quand même d'un peu plus de 80€... Nous sortons de Morteau car cette ville ne nous fait pas spécialement envie, nous sommes en quête d'un coin paisible pour planter notre tente. Nous attaquons donc la troisième étape de la journée.

Fleur fritillaire pintadeEn passant dans un champs, je remarque une fleur qui me dit quelque chose. Je m'arrête pour regarder, il s'agit bien d'une Fritillaire Pintade, cette magnifique fleur en damier que je cherche à photographier depuis pas mal de temps.

Ici, dans ces prés humides il y en a par dizaines! Plus loin, nous trouvons un champ pour nous pauser, manger et dormir. Le lendemain matin, il fait frisquet. Nous sortons de notre champs et continuons notre chemin mais bizarrement pas de petit panneau GTJ.

 

 

Jour 4 : Y'a des matins comme ça...destination les Fourgs par la cluse et mijoux (château de Joux) (50 km, 1240 m de dénivelé, 3 étapes du guide),

Hier, dans notre quête d'un champ, nous avons quitté la trace et ce matin rien ne va car nous ne trouvons plus les fiches du topo guide. Un petit déballage des affaires plus tard, nous retrouvons ces coquines dans la poche arrière de la veste Vaude de Florence ! Grrrr, qu'il n'est pas toujours facile de bien s'organiser dans des sorties itinérantes ! Le second souci du matin est le manque d'eau mais en retrouvant le bon chemin, nous croisons une source dans un village que je n'hésiterais pas à boire (peu de champs en amont et donc peu de risque de pollution). De toute façon nous verrons bien dans 4 heures car si dans ce laps de temps, je suis pris par un mal de ventre, cela voudra dire que j'aurais fait un mauvais choix ! La suite se passe en forêt où une de ces innombrables montée nous fait pousser. Pour notre défense, nous poussons aussi pour ménager nos montures afin de ne pas reproduire une casse matériel comme hier.Rigolant

 

VTT (lapierre tecnic 700 lady) devanty le fort malherLa montée rude (comme d'habitude) finie par déboucher sur une sympathique route qui nous guidera à travers un vallon de ce somptueux plateau. Le chemin continue en direction de Pontarlier où enfin une étape à profil descendant nous attend. Euh, descendant, ne rêvez pas non plus de trop, il y a toujours des petites montées pour calmer les ardeurs des plus tenaces ! Pour autant, la descente finie par arriver et elle est parfaite : vues superbes, sentiers sentant bon le sapin et la garrigue à la fois. Nous sommes heureux ! Le panneau Pontarlier dans ces conditions arrive très vite, midi aussi. Nous cherchons encore une fois de l'eau et un point d'eau de cimetière fera en sorte de nous ravitailler. En France, très souvent vous pourrez vous ravitailler dans les cimetières où de l'eau potable est disponible. Nous en profitons aussi pour manger avant d'attaquer la seconde étape de la journée qui s'annonce bien plus difficile car munie de deux grosses montées. La première ne tarde pas à pointer le bout de son nez et nous décidons de prendre la version route (GTJ light) car le topo guide* annonce une poussette balaise par le chemin.

* Notez que le topo guide annonce aussi des temps et des difficultés pour des voyageurs à vélo ne portant pas des bagages!

Étant donné que nous poussons pas mal, nous nous permettons une digression par la route. Pour autant, la GTJ light porte ici un nom peu approprié car il faudra passer un gros col et sous ce soleil, la montée est rude mais au moins nous pédalons ! Un petit encouragement d'un cycliste fait plaisir et bientôt, une déviation à 1100 mètres nous dirigera vers le fort Malher (qui ne se visite pas) d'où nous devrions avoir une vue splendide sur le château de Joux. C'est chose confirmé en passant derrière le fort (qui est lui même impressionnant), nous avons une somptueuse vue sur le château de Joux et son entourage. La descente en direction de la Cluse et Mijoux (village) se précise et nous croiserons un groupe de jeunes Vététistes guidés par un prof. Ils s'en donnent à cœur joie et transpirent à grosses gouttes.

Panorama du château de joux (vu depuis le fort malher)

Le final de la journée s'annonce également rude car il faudra remonter à 1200 mètres. D'abord par une route sous le soleil qui nous fera passer par le lieu dit « la gaufre »...Oh si seulement il s’agissait de la capitale de ce magnifique met mais non ...trêve de fantasme gastronomique et pédale Loïc ! Flo devant comme d'habitude...arrive la première dans la forêt où la montée est encore là pour nous narguer. Piouuuu allez on pousse un petit peu encore. Les champs que nous traversons pour passer la crête auront notre peau et juste un peu avant le village des Fourgs, un gîte offre la perspective d'une douche. Ici d'habitude à cette époque ce ne sont pas les vététistes mais bien les skieurs qui s'arrêtent. C'est notre hôte pour la nuit qui nous dit cela. Le gîte est superbe, spacieux et pas cher (15€/personne). Le lendemain, nous reparlons avec notre hôte et il est ravi de voir que nous sommes en autonomie car il nous raconte que sur les 300 ou 400 vététistes par an, il y a quasiment personne qui porte ses bagages car ces derniers sont suivis par des voitures ! Bah alors messieurs, mesdames, les vététistes à quand la vraie aventure ? Nous recommandons le Gîte Bailly surtout lorsqu'il y à toute la place pour soit !

Jour 5 : Du gîte Bailly au village de chapelle des Bois en passant par la source du Doubs (45 km, 850 m de dénivelé, 3 étapes du guide),

Source du Doubs (rivière)La nuit fut bonne au gîte d'étape, vers 8h45, nous descendons vers les Fourgs où nous ferons le pleins de carburant. Point de diesel ou d'essence mais du chocolat et des croissants ! La première étape de la journée en direction de Métabief se fait aisément dans des petits chemins bien sympa. Arrivés à Métabief (station de ski), nous continuons en direction de Mouthe. A savoir qu'une variable existe à cet endroit. En effet, il est possible de monter sur le Mont d'or (1400m) afin d'avoir une superbe vue sur les Alpes (si temps dégagé). Les perspectives des 800 mètres de dénivelés en plus ne nous enchantent pas tellement et la vue sur les Alpes, nous connaissons déjà pas mal grâce à nos nombreuses randonnées sur les crêtes (la bonne excuse… Clin d'œil ) (à savoir qu'en haute saison, il est possible de monter avec le téléski en posant le vélo à l'arrière du télésiège...et nous le l'aurions pas tenter avec nos sacoches). Nous décidons donc de continuer vers Mouthe après une petite pause sur un banc avec et toujours ce soleil qui commence à nous rendre rouges comme des tomates car la crème solaire ne faisait pas partie de notre liste !

La suite se fait sur route et plus loin, nous faisons une petite erreur de parcours et montons un peu pour rien. Demi-tour en direction de la source du Doubs, cette fameuse rivière que nous remontons depuis pas mal de kilomètres ! La seconde étape se termine à ce magnifique endroit qu'est la source du Doubs où des dizaines d'enfants sont à la chasse aux insectes aquatiques. La troisième étape, plus longue passe dans la forêt en direction du département du Jura.

Réchaud Elderid HexonNous passons devant une tourbière où le soleil fait en sorte de rendre le tout superbe et chaud. Nos coups de soleil ne s'arrangent pas et nous pédalons tranquillement pour ne pas risquer la surchauffe. Le chemin nous emmène vers Foncine le Haut mais entre temps nous paumons la trace et galérons sous la chaleur en plein milieu d'un champ. Nous redescendons vers Chatel Blanc afin de retrouver la GTJ light. Globalement le balisage est excellent mais parfois, même avec le guide, il nous arrive de nous louper (fatigue, envie de filer...) mais c'est aussi ça l'aventure : ne pas être trop guidé et la GTJ a su trouver un bon compromis.

Nous dépassons Foncine le Haut et passons dans le Jura. 16H30, que faire si ce n'est que d'entamer la 4 ième étape en direction de Bellefontaine ?! Nous sommes depuis un moment dans la forêt du Risoux qui est superbe avec ses petits sentiers qui se faufilent à travers champs. Enfin, nous arrivons à la commune de Chapelle des bois après 8 kilomètres de sentiers où il restait par endroit de la neige. Nous trouvons un coin superbe pour bivouaquer (en plein milieu des crocus). A cette époque rien est ouvert dans ce village si touristique en Hiver et en Eté. Ne comptez donc pas sur un gîte (peut-être sous réservation?). Cette nuit à 1100 mètres avec un ciel découvert il va geler mais nous avons confiance en nos sacs de couchage Vaude ! Le repas est chauffé grâce au réchaud Elderid Hexon et la popotte Optimus terra (en cours de test)

 

Jour 6 : Dernier jour de notre aventure (déjà !) en direction de Lajoux (50 km, 1220 m de dénivelé, 3 étapes du guide),

Vététiste poussant son VTT dans une montéeCette nuit comme annoncé, il a bien gelé et notre tente l'est également mais il faisait bon dans nos duvets. Le réveil est difficile car le froid engourdi nos gestes. Heureusement, un soleil bienfaiteur ne tardera pas à venir nous sortir de cette léthargie. Nous avons campés à Chapelle des bois et notre destination s'appelle Lajoux. Pour y parvenir, il faudra pédaler un peu plus de 40 kilomètres et passer par le village des Rousses et bien-sûr pousser dans les montées ardues qui nous attendentRigolant Nous nous arrêtons à Lajoux comme convenu dès le départ car l'intégrale aurait demandé 2 jours de plus ce qui est envisageable mais lundi mon nouvel emploi et les cartons du déménagement nous attendent ! De plus, nous connaissons pas mal le coin entre Lajoux et la Pesse et nous tenons de source sûre que plus loin la zone n'apporte pas vraiment quelque chose de plus. Nous finirons donc avec le cœur léger ! Pour autant, la journée ne fait que commencer et nous nous lançons vers le lac de Bellefontaine (issu de la retirée glaciaire) où la vue est formidable.

Vététiste dans la forêt et plaques de glacesNous poursuivons vers Bellefontaine avant de grimper correctement dans la forêt du Risoux. Nous empruntons à ce moment le même chemin que nous avions pris durant notre périple Alpins ! La forêt est somptueuse et le col donne du fil à retordre à nos mollets. Plus loin, de grosses tâches de neige, enfin de glaces font leur apparition ! Nous sommes obligés de rouler dessus, fou rires et glissades garantis ! Nous roulons en direction des Rousses. Bientôt, nous y serons et ferons quelques courses sur le marché du coin. Un petit resto en guise de quasi fin de la GTJ fait en sorte de nous remplir correctement le ventre mais le dénivelé de l'après-midi nous fera regretter les pancakes au sirop d'érable ! En ce début d'après-midi, il fait très chaud, tous le monde parle d'une possible canicule « à la 2003 ». Nous peinerons à redémarrer alors que l'étape « Les Rousses - Lajoux » est annoncée difficile par le Topo-Guide !

Ouille, aille ! Au début, cela descend mais très vite nous déchantons avec une immense montée qui nous fera rejoindre le village de Prémanon. La GTJ n'en n'a pas encore finie avec nous c'est clair. Elle décide de remettre ça avec l'ascension d'un col à quasi 1300 mètres. Le tout est évidemment entouré de très beaux paysages où il fait bon rouler. L’effort est donc amplement mérité. Puis vient la descente (ouaiiiii !) et se transforme en sentier, superbe, nous faisons du vrai VTT même avec nos sacoches. Mais le dicton dit : « Après la descente vient la montée » (surtout sur la GTJ) et qu'est-ce qu'il a raison le bougre ! Parfois en poussant, je me demande s'il n'y a pas de vitesses quand on pousse et malheureusement la réalité s'abat à chaque fois sur moi : c'est un doux rêve Loïc !

Bientôt, nous serons à Lamoura, village connu pour ses pistes de Ski mais aussi la célèbre course de ski de fond : la Transjurassienne. 76 km à ski bouclés par le meilleur en un peu plus de 3 heures ! (beaucoup plus pour le dernier). Nous distinguons au passage la montagne qui héberge le crêt pela qui m'avait fait bien souffrir durant une balade en raquettes sur un mètre de poudreuse. Notre destination s'approche et les dernières offensives de la GTJ feront en sorte de graver en nous cette superbe traversée extrêmement bien faite. Demain, nous redescendrons vers la ville de Saint-Claude où nous prendrons le train en direction de Besançon.

Septième jour : Finale avec une descente incroyable vers Saint Claude et retour au point de départ par la ligne des hirondelles.

cascade du gendarmeDe Lajoux, nous descendons par la route vers Saint-Claude qui est une ville encaissée en fond de la vallée de la Bienne(cours d'eau). La descente est extraordinaire et nous fait longer les montagnes. 15 kilomètres de descentes qui nous permet d'arriver en moins d'une heure à la gare (descente glaciale au bon matin!).

Nous passerons au passage devant la cascade du gendarme qui saute un pli rocheux incroyable .

A 10h30 nous embarquons toute la petite famille dans le train qui par chance passe par une ligne mythique : la ligne des hirondelles. Cette ligne qui passe par des endroits improbables permet d'avoir de superbes vues sur la Haute Bienne et ses alentours. Entre ponts, viaducs et tunnels, cette ligne nous permet de prolonger notre périple et nous rapproche tout doucement à la réalité : il va falloir (déjà) reprendre (le train de) la vie quotidienne qui tourne autour d'un boulot mais très bientôt nous trouverons bien le moyen de nous échapper encore quelque part ici ou ailleurs !

En conclusion

Cette GTJ a tout pour plaire : sentiers, chemins techniques, parties roulantes, descentes somptueuses et bien-sûr d'innombrables (montées...), paysages et particularités à ne pas louper. Le tout est bien balisé et les gens qui vivent ici sont sympa et possèdent un terroir hors normes à ne pas louper (fromage, viandes fumées...).

Nous recommandons cette traversée que nous avons faite au ¾. Attention tout de même car cette GTJ ne s’apprivoise pas facilement et il faudra pour sûr la mériter d'autant plus si vous partez comme nous en autonomie ce qui est avouons le un gage de liberté énorme. Partir en autonomie permet de s'arrêter quand on en a assez et donc de ne pas être tenu par des étapes prédéterminées. Cela permet également de faire un vrai break afin de retrouver les choses essentielles et d'apprécier la vie pleinement d'une façon simple : à vélo et sans autre moteur que ses jambes et son courage. Pour finir, je dirai que ce soit à VTT, à pied ou en raquette, notre force et notre bonheur réside dans notre lenteur et la GTJ permet d'exploiter pleinement cet état d'esprit.

Tracé, export Google Earth, profil d'altitude

Comme à notre habitude, durant ce périple, un GPS outdoor nous suivant et celui-ci vous permet d'aller visualiser notre parcours en cliquant sur l'onglet "Cartographie" en haut de page. Vous pourrez ainsi regarder notre parcours sur une carte dynamique, regarder le profil d'altitude mais aussi cliquez sur les photos géolocalisées accrochées à la carte ! Bien-sûr, vous pouvez télécharger la trace du parcours. Attention tout de même car notre trace contient quelques variantes non officielles ! Si vous souhaitez utiliser la trace comme guide, je vous recommande de télécharger l'officielle sur le site de la GTJ VTT.



Posté le 16/04/2011 à 19h19 par Loic
M.à.j le 01/11/2012 à 21h42

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