Un rêve si petit soit-il doit être tenté un jour ou l'autre s'il ne nuit pas à autrui.... C'est ce qu'on s'est dit lorsque l'on s'est mis en tête en ce dimanche 28 Février 2010 de monter sur le Grand ballon des Vosges. Une chose est sûre on y trouvera la neige. C'est pourquoi, guêtres et raquettes seront de la partie!
Je vous vois déjà rigoler : Quoi les Vosges, des montagnes... ? Je risquerais de vous répondre que vous avez tort... (et oui je suis Vosgien d'origine ). D'ailleurs y êtes vous déjà allés ? Aujourd'hui je peux dire que l'ascension du Grand Ballon et la beauté du paysage à l'arrivée du Grand ballon (anciennement appelé Ballon de Guebwiller) sont tout sauf ridicule!
Le départ est prévu le samedi matin car nous avons vu qu'une tempête était annoncée pour le dimanche (la fameuse tempête Xynthia). Rappelons qu'il est évidemment nécessaire de bien regarder la météo avant tout départ en balade et encore davantage si vous allez en montagne. En plus, le soleil est annoncé. C'est après quelques grosses minutes de route en direction de Moosch en passant un col encore un poil enneigé que nous arrivons à Altenbach (600m). L'arrivée est annoncée à 1414 mètres soit le plus haut sommet du massif!
Comme prédit par la météo, le soleil et son ciel bleu sont bien présents. Super, nous chargeons donc le sac du nécessaire. Ici à 600 mètres il fait très bon mais là-haut il gèle. Nous prenons donc le soin d'emporter, gants, bonnet, écharpe, guêtres et raquettes. Biensûr, le GPS sera là car nous n'avons pas acheté de carte et il fera notre trace.
Le début se fait donc au départ d'Altenbach, petit village au pied de la dite montagne.
L'herbe est verdoyante, les oiseaux chantent, ça monte bref c'est parti! Une petite demi-heure plus tard, à 800 mètres, la vue vaut déjà le détour, on commence à avoir une bonne idée du massif Vosgien. A notre droite, un grand dôme enneigé avec un radar à son sommet, serait-ce notre destination ? On continue et petit à petit la neige fait son apparition, mais il est encore trop tôt pour passer les raquettes. Arrivés vers 1000 mètres c'est l'inverse, la neige est très présente.
Environ 60 cm et très mouillée. On pousse encore un peu à pied en prenant un raccourci « GPS » qui se révèle être un tue jambe. Passage des raquettes en pleine montée, on s'enfonce énormément mais on finit par rattraper le chemin en passant un barbelé. On ne quittera plus les raquettes avant de retourner à cette altitude. C'est qu'on commence à les aimer nos raquettes! Ça continue de monter et une première vue sur les Alpes arrive sur notre gauche étant donné que le ciel est assez dégagé. La neige se durcit vers 1100 mètres et ça c'est le bonheur car les efforts sont moins importants. C'est le pied enfin...la raquette?!
Il fait déjà nettement plus froid, on s'équipe en conséquence. Sinon, on monte toujours avec le soleil. Des fois des trous se formes à causes des sources coulants sous la neige...et un petit saut raté pour flo, et un ! :) Arrivés au refuge de Geihouse (du nom de la commune), il y a une belle vue sur le sommet. Ce petit chalet en bois semble tout prêt à accueillir les randonneurs itinérants. Nous continuons et le chemin devient de plus en plus petit, une attention particulière est donc à appliquer surtout en raquette ou l'équilibre est parfois un peu aléatoire. Finalement, nous passons le tout sans encombres et nous débouchons en dessous d'un grand dôme de neige glacée. C'est le saint Graal, le grand ballon des Vosges ! S'en suit une montée infernale pour le physique mais le moral est là, accompagné du soleil et forcément des lunettes de soleil (indispensable!).
Le sol est complétement glacé, il faut appuyer sur les crampons en aciers pour que l'on adhère parfaitement sur cette patinoire géante! Petite barre de céréale pour ne pas tomber par terre, et le sommet se laisse dompter! Pas si facile le gros bébé il s'est bien défendu, en effet un peu plus de 4 heures pour y arriver tout de même. La vue est somptueuse, d'un côté le massif Vosgien, de l'autre la pleine Alsacienne avec ses vignobles tant convoités, un peu plus à droite encore, le massif Alpin avec le Mont Blanc que l'on devine au fond. On tourne sur soi plusieurs fois avant de réaliser, nous sommes sur le toit du monde du massif Vosgien! Le radar et les antennes nous le confirment ainsi que la statue dressée en l'honneur des combattants ayants permis de reconquérir l'Alsace et la Lorraine. Le vent est très présent, les photos crépitent mais très rapidement nous trouvons refuge derrière le radar pour manger un repas bien mérité. C'est qu'il commençait à se faire faim. Sandwich à base de comté, forcément ça va mieux après.
On respire, on prend son temps et on commence à réfléchir sur le chemin de la descente. C'est vraie, quoi de plus « embêtant » de descendre par où on est monté ? Petit regard sur le GPS, le GR5 descend de l'autre côté, on se laisse tenter en imaginant qu'il croisera tôt ou tard le chemin qui nous emmènera jusqu'à la voiture. La descente est incroyable, toute la neige s'étant accumulée sur ce versant, on glisse avec les raquettes c'est cool...attention j'arrive ! Ce qu'il faut savoir c'est que pour les moins courageux d'entre nous, une route permet d'arriver en bas du sommet... Bien-sûr cela peut se faire en vélo quand il y aura moins de neige évidemment! Nous suivons à peut prêt le GR5 qui débouche sur une piste de ski que nous traverserons de long en large avant d'arriver sur un chemin plus tranquille qui après nous avoir tué les jambes et fait chauffé les dessous de pieds à cause de son dévers nous renverra vers un chemin qui nous permettra de rentrer à bon port. Lors de la descente quelques petites chutes sont à déplorer (surtout de mon côté).
Sans dommage car la couche de neige amortie bien. Par contre, j'ai réussi à bloquer ma raquette sous la neige mouillée, impossible de m'en défaire même en tirant dessus. Heureusement, Florence a eu la gentillesse de me la libérer (après une petite hésitation tout de même....). Petit changement de chemin sur la fin avant finalement de décrocher les raquettes pour retrouver le sol, le vrai, et notre chemin de départ. Qu'il est étrange d'enlever les raquettes et de marcher avec simplement des chaussures. On se sent déséquilibrer avec ces tout petits « pieds ». Mais on retrouve nos repères très rapidement et c'est heureux de notre magnifique journée que petit à petit nous descendons vers Altenbach. Exténués, nous sommes aussi heureux de retrouver la voiture qui saura nous ramener à la maison.
En conclusion, cette balade qui a pour finalité le sommet du massif Vosgien est exceptionnelle surtout avec une journée de printemps comme celle que nous avons eu. Bien sûr, il est encore indispensable à cette saison d'emporter des raquettes sans quoi vous risqueriez de ne pas y arriver à part si vous êtes très très motivés! Petite anecdote, certains utilisent encore des raquettes à l'ancienne. Regardez la photo ci-dessous. Si vous faites du tennis et que vous ne possédez pas de raquette de neige alors peut être que c'est envisageable .
Pour la cartographie dynamique, la trace gpx et le profil d'altitude, je vous renvoie vers l'image cliquable en haut de page nommé ingénieusement "cartographie"