Table des matières
II] Voyage sans moteur en direction de Mijoux
Jour 1 : Besançon – Nozeroy 78 km
Jour 2 : Nozeroy – Mijoux – 97 km
Pour cette troisième mouture, le festival EuroVeloGex devait se tenir à Mijoux. Les deux années précédentes se tenaient à Gex (d'où le nom) et nous avions pas eu l'occasion d'y aller. Mais cette fois-ci, nous avions un créneau pour nous y rendre. Nous y rendre comment ? En vélo bien-sûr ! Nous habitons à côté de Besançon et le festival se passait à Mijoux. Un rapide calcul et nous remarquons qu'il y aura bien plus de 150 kilomètres pour nous y rendre. L'idée de ce festival est de réunir la petite communauté de voyageurs à vélo (quelque soit le vélo, trike, vélo couché, vélo droit, tandem...) afin de pouvoir partager nos expériences et nos souvenirs de voyage. Cette année là, le festival se passe le lundi et mardi de la seconde semaine de Juillet et ça tombe bien car nous pensons pouvoir atteindre la destination en deux grosses journées. La seule contrainte est d'arriver à la manifestation en vélo.
Selon votre temps/courage, vous aviez le droit de vous rapprocher de Mijoux et si possible en transport en commun ! Pour nous, ce sera deux jours de vélo depuis notre domicile et retour en train depuis Bellegarde-sur-Valserine. Deux jours, c'est le minimum car les montées sont légions dans le Massif Jurassien et comme nous le verrons, il nous faudra rouler sur 175 kilomètres pour arriver à bon port. Ainsi, nous ressortons la liste du matériel utilisé pour notre Grande Traversée du Massif Central et l'adaptons un peu pour répondre à nos besoins. Par exemple, nous changeons nos pneus VTT pour y mettre les Marathon XR de chez Swchalbe car ces derniers sont bien plus roulants. Sacoches et remorque sur nos deux vélos, nous partons le samedi matin accompagné d'un cycliste (Sylvain) ayant dormi chez nous le vendredi. Nous ferons donc le voyage à trois.
De Besançon, nous longeons l'Eurovéloroute 6 puis prenons la direction du village dominant de Chapelle-des-Buis. La grosse grimpette nous réchauffe rapidement et après quelques douleurs aux jambes, nous arrivons à la chapelle d'où nous profitons d'une vue superbe sur Besançon et sa Citadelle imprenable. Nous voilà sur le premier plateau et cette première grimpette ne sera pas la dernière....loin de là.
Nous prenons ensuite la D143 et passons à la petite Vèze pour déboucher plus tard à Merey-sous-Montrond. Le beau temps est au rendez-vous et les petites départementales sont charmantes. Peu de circulation + un soleil radieux + des paysages sympas = bonheur assuré ! Une petite pause s'impose avant de repartir en direction de Cléron. Une pente favorable nous y emmènera à travers une forêt de conifères. La rigolade est terminée lorsqu'il nous faut ressortir de la vallée de la Loue.
Une très grosse côte sur une route plus fréquentée nous entame physiquement. A coup d'efforts successifs, nous sortons par le village de Fertans. Au village d'après, un petit arrêt à une Fruitière à Comté nous permet de nous régaler et de faire la pause déjeuner dans une herbe appelant la sieste. Nous repartons trois quart d'heure plus tard sous un soleil assez rude. La direction de Deservillers nous guide et au pied du village une belle montée nous tend ses bras - ou plutôt ses courbes de niveaux – et nous montons tout en s’émerveillant devant le paysage typiquement du Haut-Doubs. L'après midi est déjà bien avancée et nous sommes à Levier. Nous ferons le plein de carburant – c'est à dire d'eau – grâce à un stade de foot généreux envers les cyclo-touristes. Nous reprenons la route en direction de Boujaille mais les montées commencent à s’accumuler et la fatigue avec. A cuvier, je commence à me dire qu'il faudra bientôt trouver une place pour bivouaquer car je commence à vraiment faiblir. Nous poussons encore un peu pour dépasser Censeau et trouver un champ convivial au dessus de Nozeroy. La soirée sera reposante et personne ne viendra déranger notre quiétude en plein milieu du Jura. La nuit s'annonce reposante et profonde vu notre état de fatigue et les 78 kilomètres couplé aux 1100 mètres de dénivelés positifs y sont certainement pour quelque chose !
Ce matin, nous nous réveillons sous un orage. La pluie tombe d'une façon soutenue et nous oblige à attendre une amélioration. La pluie était annoncée mais finalement – et par chance – cette dernière se calme vers 9 heures. A 9h30 nous sommes sur la route et descendons farouchement en direction de Nozeroy en quête d'un croissant. Une petite butte et nous voilà en plein cœur de ce village très typique et fortifié. De bons pains au chocolat et quelques fruits en poche, nous repartons car la route est encore longue jusqu'à Mijoux...et c'est peu de le dire ! Nous filons ensuite sur Gillois. Enfin, il serait plus juste de dire, nous montons jusqu'à Gillois avant de redescendre par une superbe vallée sur les Planches-en-Montagne. Nous étions à 1000 mètres et nous revoilà à 740 mètres aux Planches-en-Montagne. Dur dur le massif Jurassien ! De nouveau, nous voilà face à une rude montée en direction de Foncine-le-Bas. Comme son nom l'indique, Foncine-le-Haut se situe encore au dessus et une longue montée nous y emmènera, non sans avoir effectué une pause casse-croûte vers 13 heures où nous croiserons un couple de cyclo-voyageurs en tandem vélo couché avec leurs enfants devant. Arrivés à Foncine-le-Haut, nous continuons vers Chaux-Neuve via une dantesque ascension. A chaux-Neuve, nous observons la beauté du paysage mais aussi le tremplin à ski bien moche en plein cœur de la forêt. Je suis déjà bien usé mais la journée n'en a pas fini pour autant avec nous car de Chaux-Neuve, il faudra remonter vers Bellefontaine.
Une fois arrivés dans la superbe vallée de Bellefontaine, nous prenons un vent de face terrible qui semble vouloir nous faire rentrer chez nous. Nous luttons tant bien que mal pendant une bonne heure avant d'arriver à Chapelle-des-Bois. Éreintés, nous prenons une pause avant de repartir en direction du lac de Bellefontaine (que nous passons pour la troisième fois en vélo!). De là, nous devons passer la forêt du Risoux. Rebelote, une montée cruelle s'offre à nous et c'est tout doucement que nous nous hissons au quasi 1300 mètres d'altitude nous barrant la route.
En haut, nous roulons dans la belle forêt mais des hordes de motards viennent perturber ce moment délicieux. Plus loin, la descente nous emmène à Bois d'Amont. De ce lieu, nous prenons la direction du lac des Rousses toujours face à un vent terrible. Nous sommes à bout de force et avons parcouru 85 kilomètres mais l'arrivée ne pointe pas son nez. Une pause prolongée en bordure de lac nous donnera le courage nécessaire pour repartir en direction des Rousses et de la Cure. Nous sommes maintenant à la frontière Suisse, sur la grande route menant au col de la Faucille. Il est 18 heures passé et tout doucement nous montons puis arrivons enfin devant le panneau en direction de Mijoux. Annoncé à 10 kilomètres, l'objectif est à porter de roues surtout qu'il s'agit d'une descente de 10 kilomètres ! Bientôt, après une descente longue et sage nous arrivons à Mijoux où nous trouverons le festival juste au dessus du centre bourg. Nous y arrivons content mais exténués. De nombreux cyclo-randonneurs sont déjà présents, il faut dire qu'il est 19 heures 20 lorsque nous arrivons. Des dizaines de tentes et de vélos en tout genre sont stationnés ci et là...que de discussions passionnantes en perspective !
Ce soir nous sommes bien fatigués mais nous avions fantasmé sur une bonne bière tout le long de l'après midi. Pas moins de deux bières par personne calmera nos ardeurs de houblons devant un groupe de musique venu jouer pour l'occasion. Ce soir, le repas n'est pas pris en compte par le festival (qui avait fixé la participation à 34 € par personne pour les deux jours) et nous sortons donc le réchaud bois pour chauffer notre repas. Quelques discussions s'engagent ci et là et nous faisons connaissance avec nos voisins de tente. L'ambiance est bonne enfant et Bruno, alias l'organisateur met l'ambiance. Il est soutenu par un groupe de musique venu égailler l'ensemble. Le repas fini, nous filons à la douche avant de sombrer dans les bras de Morphée tout en repensant à ces deux journées « cyclopédique » dans les contrées magnifiques du massif Jurassien..
La nuit fut excellente même si quelques ronfleurs se sont manifestés durant la nuit. Le matin venu, tout le monde sort de sa tente assez rapidement car le soleil chauffe les parois et la lumière nous réveille. Tout le monde s'attelle à la préparation de son petit déjeuner. Je pars à la conquête de pain frais, de pains au chocolat et de jus d'orange dans le village de Mijoux.
Une superbe épicerie le long du pont de la rivière Valserine permet de faire le plein de victuailles. Vers 9h40 tout le monde embarque sur son vélo à 2 ou à 3 roues en direction du belvédère de la Vattay. A Mijoux, nous sommes à 900 mètres et nous devons passer un col à 1390 mètres ce qui nous fait un quasi + 500 mètres à pratiquer. Heureusement que c'est le matin, à la fraîche. La montée est rude mais nous maintenons la moyenne de 10 km/h étant donné que nous avons ôté nos bagages. Le célébre cyclo-touriste Claude Marthaler est avec nous dans ce peloton composé d'environ 70 personnes.
Du plus âgé au plus jeune tout le monde monte à son rythme sous quelques klaxons de voitures et camions pressés. Qu'importe, nous voilà maintenant dans une petite route sans voiture où chacun exprime son envie de pédaler plus ou moins vite. Bientôt, après pas mal de petites montées, nous passons le col de 1390 mètres et ne tardons pas à arriver au belvédère de la Vattay. De ce point de vue, nous observons bien-sûr le lac Léman et les Alpes en arrière plan. Le mont Blanc, frileux, ne se montre que très faiblement. La vue est tout de même plus que belle et mérite amplement les efforts fournis.
Nous faisons ensuite une petite boucle en mode VTT – ce qui nous plaît – mais certains ont osé tenter le chemin en trike et même en vélo de course, n'est-ce pas Sylvain ? Nous retrouvons la route et descendons à Mijoux pendant quelques minutes entre 40 et 60 km/h. Un vrai régal. Au retour, Flo participe activement à l'élaboration du repas du midi avec d'autres compères et nous déjeunerons dehors sous un soleil radieux. Après une petite sieste, l'après-midi est consacré aux projections de diaporama et de vidéos des différents voyageurs. Certains sont très bien, d'autres le sont un peu moins car trop long mais tout le monde est applaudi avec force. Notre vidéo a une résolution trop importante pour le petit ordinateur de bruno et cette dernière ne se lance pas. Impossible de la présenter avec cet ordinateur. Demain, un autre ordinateur plus véloce devrait arriver vers 14h30 mais nous serons déjà partis. Tant pis, les festivaliers pourront la visualiser sans nous ! La soirée arrive vite et les discussions vont bon train. Comme espéré, nous sympathisons à droite et à gauche et parlons de nos voyages respectifs et de matériel. Le soir, un barbecue géant fait en sorte de créer un grand cercle autour du feu et nous y tiendront des discussions sympathiques tout le long de la soirée.
Mardi matin, rebelote, tout le monde se réveille assez tôt. Ce matin, après le petit déjeuner, un petit tour de vélo fait grimper en direction de Lajoux mais Flo & moi avons un coup de flemme et décidons de rester au camp de base pour nous reposer et ranger nos affaires. En effet, cette après-midi, nous devons rejoindre la ville de Bellegarde-sur-valserine pour prendre un train qui doit nous ramener à Besançon. Nous en profitons également pour prendre notre temps et nous reposer. Une petite balade à pied au centre village et un tour au parc des enfants pour discuter avec les parents voyageurs nous fera passer une matinée délicieuse.
Midi sonne bientôt au cloché de l'église et nous remontons pour préparer le repas collectivement. Après ce repas salvateur, l'heure tourne et après 14 heures nous faisons un au-revoir global avant de quitter cette joyeuse troupe de cyclo-voyageurs. Notre train est à 17 heures et nous filons en direction de Bellegarde-sur-Valserine. Un petit 40 kilomètres nous sépare de la gare mais heureusement, il s'agit majoritairement de descente. Le début est calme et nous arrivons sans trop de peine à la station de ski de Lelex. Bientôt, le mauvais temps nous rattrape et la pluie vient nous frapper de plein fouet. Nous mettons la veste de pluie mais nos pantalons sont vite trempés.
Arrivés à Chezery-Forens, nous profitons pour mettre notre pantalon de pluie. Nous y croisons un voyageur à vélo venu de Londres en dix jours seulement. Nous repartons, passons devant notre gîte d'étape préféré (Relais des Moines) et devant notre fromagerie adorée avant de commencer à remonter. La montée est longue et les falaises avoisinantes ont laissé tomber des cailloux un peu partout sur la route. Il faudra être prudent car le vide à notre droite est souvent présent. Tomber, signifierait avoir de graves problèmes. Nous montons, montons là où nous avions fait du stop lors de notre traversée de la haute chaîne du massif Jurassien à pied. Enfin, non sans une joie intense, nous passons le petit col et commençons une descente royale en direction de Bellegarde. Une fois arrivés à cette ville étape du tour de France, nous trouvons la gare et y prenons notre train. Le contrôleur me donne même un coup de main pour traîner ma remorque jusqu'à la porte du train. Merci monsieur. Nous partons en direction d'Ambérieux-en-Bugey avant d'attendre un bon moment pour récupérer le train nous remontant à Besançon. De là, nous faisons une petite demi-heure de vélo la nuit tombante pour rentrer enfin de notre petit chez nous. Une sacrée journée et un sacré grand week-end, sportif et fort en rencontres et en échanges d’expériences.
Après notre Grande traversée du Massif Central à VTT de mai, cette sortie de quasiment 250 kilomètres nous a permis de nous évader de nouveau. Ce petit break de quatre jours composé de vélo et de rencontres avec des passionnés du voyage à vélo nous à fait du bien et nous a montré que beaucoup partageait notre passion du voyage le moins polluant possible. Nous espérons donc que ce festival va perdurer et attirer de plus en plus de monde mais aussi et surtout qu'il gardera cet état d’esprit car la convivialité et le côté familial de cette rencontre sont deux composantes qu'il faudra savoir garder. Nous tenons aussi à remercier les organisateurs de ce festival et tout particulièrement Bruno qui avec sa joie de vivre à fait en sorte que tout se passe pour le mieux et c'est une vraie réussite. Nous confirmons donc le slogan de l'EuoVeloGex à savoir : L'EuroVeloGex, c'est bon !
Flo & Loïc