En ce magnifique week-end d'Octobre, nous étions en route pour le salon du Grand Bivouac. Un salon de voyageurs. Sur la route, nous croisons notre premier Lynx, superbe rencontre ! Ça commençait bien ! Par chance, des amis ont pu nous héberger sur Annecy et ils nous devaient une petite balade car nous les avions emmené sur la haute chaîne du Jura où nous avions eu un magnifique levé de soleil et une vue splendide sur l'arc Alpin.
Le samedi, est donc réservé au salon du Grand Bivouac. Nous y faisons une conférence très intime avec Sylvain Tesson. Une discussion s'engage sur son dernier livre et film où il s'enferme six mois dans une cabane en Sibérie, le long du lac Baïkal. Nous achetons son livre avec une petite dédicace..
.Nous rencontrons aussi les créateurs d'Expemag (Magazine : Carnets d'aventures) et d'autres structures commerciales. De nouveau, nous rencontrons planète D, et nous achetons leur nouveau livre sur un trip de 3 mois en Islande.
Rien de tel pour avoir envie de partir marcher...et pour assouvir cette envie, nos amis (les deux « Ju ») nous ont réservés une petite ascension sur le massif du Parmelan. Ils n'ont pas tenté l'ascension mais d'après eux, cela devrait être assez « tranquille ». Vous en connaissez vous des randonnées tranquilles avec un dénivelé positif de 1200 mètres ? Zoom sur cette balade majestueuse et parfois un poil aérienne.
Très rapidement, je ne peux m'empêcher de renommer la montagne en « massif du Parmesan » et ces transformations linguistiques ne font que commencer au grand dam des deux "Ju". Le départ est donné au parking de la Blonnière à un peu plus de 900 mètres. L'objectif est d'atteindre le Parmelan à 1832 mètres. Le chemin est un peu balisé en jaune (PR). Nous avons avec nous la carte au 1/25000 et deux GPS, on devrait donc s'en sortir au niveau de l'orientation .
Le ton est donné, il faut passer le col du Perthus...euh du Perthuis ! La montée est rude et devient très rude sur la seconde phase. Le sentier nous fait zigzaguer et la transpiration commence à perler un peu sur mon front. Les sous-vêtements thermiques Damart sport font leur office et ma transpiration est assez bien gérée avec la veste softshell millet w3ds. Tout va bien, le rythme cardiaque augmente. La vue sur l'impressionnante falaise couplée à l'ambiance vient parfaire l'ensemble. Du bonheur en barre. Nous rejoignons un sentier blanc qui nous emmène sur une petite grimpette qui à son tour nous fait passer le col du Perthuis. Une petite photo et un petit bonjour aux deux chasseurs (ayants montés en 4*4...) plus tard et nous repartons sur la gauche d'une petite butte avec le soleil en direction de notre objectif. Une petite descente nous fait passer devant une croix annonçant la mort il y a fort longtemps d'un garde des eaux et forêts par une tourmente de neige.
Arrivée au col du Perthuis :
Comme quoi, ici, en hiver, il ne doit pas forcément faire tout le temps bon ! Nous dépassons une source et arrivons sur le début de la partie technique de l'ascension. En effet, très rapidement, il est nécessaire de ranger les bâtons et de poser les mains à terre afin de se sécuriser au maximum. Certains passages sont un peu plus engagés que d'autres mais si la paroi est sèche, aucune difficulté particulière n'est à relever. Un peu plus loin, j'observe un aigle royal qui se fait embêter par un chocard (corbeau des montagnes). Que la nature est belle en ces contrées ! Une seconde grimpette nous emmène sur des lapiaz magnifiques (formations calcaires). Soudain, Julien me dit « alors Loïc, tu le vois d'ici le Mont-Blanc ?». D'un regard, j'embrasse alors le formidable paysage qui s'offre à nous, ici, à 1732 mètres d'altitude. En premier plan, les lapiaz, puis de magnifiques forêts et montagnes Plus loin, le grand, que dis-je, l'imposant Mont-Blanc et ses glaciers s'offrent à nous. Ces derniers semblent alors à portés de doigts.
Le Mont Blanc dans toute sa splendeur :
Nous restons là un moment. Au soleil, nous observons cette splendeur de la nature. Puis, nous relançons et arrivons dans un cirque naturel où l'on se demande où se situe le passage. Pour se rassurer, on imagine alors que ça va passer à droite car en face, il semble ne pas y avoir de chemin. Finalement, la sente bien marquée au départ nous emmène en face, justement là où on pensait ne pas passer... Il faut donc de nouveau poser les mains à terre et je prends un réel plaisir sur ce passage. Tout le monde se prête au jeu mais bien-sûr sans mettre la pression à quiconque et en étant le plus prudent possible. Nous arrivons bientôt à 1800 mètres et la neige tombée récemment est encore un peu présente. Le sol est quant à lui gelé. Nous redoublons de prudence lors d'une petite descente rendue délicate par cette transformation d’éléments. Enfin, nous distinguons au loin le sommet du Parmelan. Son nom me donne de plus en plus faim, il est 13 heures et le ventre gargouille! Nous contournons un obstacle en passant à flan de falaise, et bientôt, nous serons au sommet. Une fois arrivés, nous contemplons la vue à 360 degrés encore et encore.
Une brume cache un peu le massif des Bauges et Annecy mais nous profitons d'une lumière particulièrement clémente sur le massif du Mont-Blanc. Ça change de la vue depuis les monts Jura mais nous tombons bien-sûr sous le charme et les photographies crépitent. Suite à cela, nous trouvons un petit coin à l'abri du vent mais avec une vue sur le Mont-Blanc. On serait bien bête de ne pas en profiter un maximum. Il ne fait pas très chaud mais le casse-croûte fait du bien, surtout ici et toujours pas de parmesan !
Nous repartons car il est presque deux heures et nous faisons une boucle et nous ne savons pas ce qu'il nous attends ensuite. Nous passons par la tête du Parmelan et croisons le refuge où il semble y avoir une bonne ambiance. On y chantait le célèbre refrain « Hissez haut, Santiano ». Apparemment à l'hôtel restaurant, l'eau semble ne pas faire des émules. Avant de descendre en direction du grand Montoir et du parking à voitures, nous allons sur la tête du Parmelan. Parking à voitures ? Oui, un parking permet un accès assez rapide au Parmelan et de ce fait, il y a énormément de monde. Nous sommes sur une autoroute à randonneurs où, nous croiserons plusieurs personnes en chaussures non adaptés comme cette fille aux bottes à talons...alors que le sol est difficile et gelé.
Plus loin, un croisement nous invite à descendre à notre point de départ par le Grand Montoir. Pour rester dans l'esprit du renommage, je l’appellerai pour l'occasion le Grand Prémontoir Le préfixe « Grand » n'est pas un faux usage car ce dernier fait descendre le randonneur en dessous de la tête du Parmelan. Nous nous y engageons et très rapidement, le sentier se met à serpenter et les passages deviennent de plus en plus aériens même si certains sont sécurisés par des chaînes et des mains courantes. Puis, nous passons à l'ombre et le sol devient givré. Les pas ne sont pas sûrs et nous décidons d'un commun accord de faire demi-tour avant d'attaquer le gros de la descente. La décision me semble judicieuse et il serait fort dommage de finir cette journée sur un accident.
Demi-tour donc et, au croisement, de nouveau rejoint, nous prenons la direction du petit montoir qui nous fera descendre plus sagement sous la falaise en direction de la Blonnière. Les falaises sont superbes, des voies d'escalades y sont implantées. Sensations garanties pour les grimpeurs ! La grande descente commence et un chemin nous ramènera sans souci à notre point de départ, fatigués mais très heureux de cette sortie hors normes.
Une superbe balade dans le massif des Aravis, voilà ce qui vous attend si vous vous décidez à emprunter cette boucle du Parmelan par le col du Perthuis. Vous y trouverez une formidable hétérogénéité de surfaces à crapahuter. De la prairie verdoyante à la montée fort rude en forêt en passant par les endroits délicats emplis de rochers (obligeants la pose des mains), tout est là pour prendre un maximum de plaisir. Les paysages ne sont pas en reste car la diversité est incroyable. Forêts, lapiaz, montagnes et bien-sûr le Mont-Blanc, majestueux qui chapeaute le tout.
Un grand merci aux deux « Ju » pour cette sortie qu'ils ont eux-même découverte avec nous, pour leur accueil et les conseils pour les fromages à emporter . Enfin, je vous recommande de faire attention tout de même car cette randonnée n'est pas forcément à recommander pour des personnes ayants très peu d’expériences dans le domaine de la marche et/ou sous équipés et/ou accompagnés d'enfants. Le parcours devient d'autant plus difficile et peut devenir impraticable s'il y a de la neige et/ou de la glace. Le passage du Grand Montoir est très impressionnant et très délicat par temps froid (surtout en descente). Prière de ne pas tenter le diable. Préférez le passage du petit montoir si vous ne le sentez pas. N'en doutez pas, savoir renoncer, c'est aussi savoir faire preuve d'inteligence.