Nouvelles Vagabondes, Julien Leblay

I] Résumé

 Les Nouvelles Vagabondes, ce livre-récit d'environ 350 pages nous embarque dans une aventure humaine en couple et à vélo. Le leitmotiv est bien-sûr la découverte du monde et des cultures avec un moyen de locomotion  fair[1] qui laisse un moment assez long pour s'imprégner du temps et de l'espace tout en faisant la promotion du don du sang.

 

A) Un départ de l'enchanteur massif central

Première de couverture du livre nouvelles vagabondes de Julien LeblayL'idée est de couvrir la distance qui sépare la France de la Nouvelle-Zélande en 20 mois afin de pouvoir contempler les matchs de rugby de la coupe du monde dans ce pays fou de ce sport. Pour ce faire, le chemin passe à travers quelques pays du continent Européen (France, Suisse, Italie ou encore Croatie). Tout se passe bien sauf en Suisse où la pluie ne semble pas leurs faire de cadeau. Je ne comprends pas d'ailleurs leurs mauvais ressentis de la Suisse car personnellement, nous avons adoré ! Mais assez vite, les belligérants arrivent sur le continent Indien. La plus grosse partie du livre traite alors de ces moments à la fois merveilleux et difficiles. Le passage en Turquie et en Iran leurs réserve quelques surprises antinomiques comme le merveilleux accueil mais aussi la difficulté de se faire comprendre et la culture de la femme vue souvent par les hommes comme un objet sexuel à conquérir.

 B) Le choc des cultures, l'Inde

L'arrivée en Inde en avion est un choc frontal. La culture, les gens, la surpopulation bien-sûr font que petit à petit, le couple semble fuir ce pays dont ils ne comprennent pas la logique. La longue trop (?) longue traversée Sud-Nord semble parfois se transformer en chemin de croix. Nous avions eu en partie cette sensation lorsque nous nous étions retrouvés Flo et moi en Italie du Nord. Trop de monde, trop de voitures, de pollutions. Dès la première nuit, je m'étais endormis fâché avec l'Italie[2]. Pédaler dans l'énervement et se demander souvent ce qu'on fait là n'est pas ce que l'on recherche lors de ce type de voyage. Ici, Julien nous retransmet parfaitement cet état second dans lequel un voyageur peut se retrouver et combien il est difficile de comprendre pourquoi on devient l'inverse de ce que l'on voudrait être. Au final, la fuite vers l'Océanie n'est plus seulement une envie mais un besoin.

 C) Une arrivée en Océanie salvatrice, Australie et Nouvelle-Zélande

Trajet tour du monde à vélo Julien Leblay, nouvelles vagabondesL'arrivée en Océanie est salvatrice et permet à Julien et Marion de trouver quelques moments de repos, une autre culture et d'autres paysages. Par-contre, au fur et à mesure, ils semblent pris d'un ennui assez profond et traversent assez rapidement le Laos pour arriver en Malaisie où les forêts ont été trop souvent remplacées par des cultures de palmes.

Le passage par l’Indonésie leur permet ensuite de rejoindre l'énorme Australie où par manque de temps ils entreprennent un road trip à travers des milliers de kilomètres. En stop, ils traversent assez rapidement ce pays continent. Après avoir repris le vélo à la finalité de cette traversée, la Nouvelle-Zélande n'est plus très loin. Un avion les y emmènent et ils sont à l'heure pour la coupe du monde de rugby. Un point de vue intéressant sur la Nouvelle-Zélande permettra également de vous rendre compte que ce pays qui communique comme étant le plus «nature» du monde ce qui est en fait loin de l'être... Greenwashing[2] quand tu nous tiens !

 Pour les amoureux des statistiques le couple parcours entre Juillet 2010 et Mars 2012, environ 22000 kilomètres parcourus, 22 pays traversés et 25 actions de promotion du don du sang.

 

II] Critique

J'ai découvert l'auteur Julien Leblay lors de la lecture de son livre à l'effigie du voyageur à vélo. Le tao du vélo, m'avait vraiment plu et c'est sans ambiguïté que je recommande ce petit livre bien écrit où je m'étais personnellement retrouvé. Comme nous l'avons vu ci-dessus, ici, Julien et Marion nous font part d'un récit d'aventure au long cours. La destination visée en 20 mois est audacieuse car la France est aux antipodes de la Nouvelle-Zélande. La magnifique préface de Marion laisse place à la plume de Julien qui est toujours aussi agréable bien qu'un peu moins travaillée que le Tao du vélo. Normal étant donné qu'il s'agit d'un récit. Ici, le langage est plus brute et peut parfois choquer mais je pense que Julien a merveilleusement su retranscrire son ressenti face à ce monde parfois incompréhensible. Oui, la planète bleue est loin d'être rose. Croire qu'un tour du monde à vélo outre la difficulté physique est quelque chose de facile, c'est se mettre un pneu dans l’œil. La force mentale est primordiale et connaître son partenaire, ses limites est vital. C'est ainsi que le courage du couple se révèle et il est fantastique de voir que sans cesse, ils arrivent, malgré les difficultés, à avancer et à croire en la magie des rencontres.

Marion et Julien

Marion et Julien Leblay en vélo

Le vélo est bien-sûr une façon de voyager et de vivre pour eux mais au delà de ce besoin de découverte, l'idée est également de promouvoir le don du sang. Je trouve cela bien de profiter de cet occasion pour promouvoir le don de soit pour aider les autres. Même si parfois, je pense qu'il est difficile de faire cohabiter un tel voyage qui demande efforts physiques et psychologiques, je tire mon chapeau pour les 25 actions menés à travers les pays visités qui ont sans doute participer à la sensibilisation des dons du sang. Habitué à voyager seul, Julien a su vivre et partager cette aventure avec son amie Marion. D'ailleurs, même si elle ne participe pas à l'écriture, jamais elle n'est mise à l'écart et c'est un joli tour de force de la part de Julien. Courageuse, elle le suivra dans cette odyssée humaine, palpitante, parfois dure car confronté à une réalité humaine parfois dépassant l'entendement. Ce tour du monde en deux ans, de la traversée de l'Europe, de l'Asie et de l'Océanie m'a fait voyager et c'est en toute quiétude que je vous invite à venir découvrir ce récit qui comme l'annonce la quatrième de couverture, tour à tour émerveille et indigne.

Vous pouvez commander le livre sur le site de Julien alias Goodaventure.

[1] Fair : mot anglais signifiant « juste, équitable ».

[2] Greenwashing : l’écoblanchiment, ou verdissage, est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation (entreprise, administration publique, etc) dans le but de se donner une image écologique responsable.

[3] Récit sur le voyage en Suisse et en Italie de partir-en-vtt.

 

 



Posté le 31/03/2013 à 16h43 par Loic
M.à.j le 02/02/2014 à 16h56

Commenter l'article !